Dans cet article, j'ai fourni un cadre pour la discussion des répercussions éthiques des concepts et des technologies créés ou utilisés dans les sciences de l'information sur la vie animale. L'autoroute de l'information (l'internet) a rendu facilement accessible la diffusion de "contenus" sur tous les sujets possibles. Ces nouvelles "libertés informationnelles" ont ouvert la voie à diverses recherches interdisciplinaires entre des domaines d'intérêt que nous n'aurions jamais considérés comme compatibles par le passé. L'une de ces possibilités discursives se présente dans l'analyse des sciences de l'information et de leur lien avec la vie animale. Ce lien s'étend à des questions écologiques plus larges qui découlent de l'application des technologies créées ou utilisées dans les sciences de l'information.
Comme point de départ, j'ai présenté les questions qui se posent aux professionnels de l'information, en particulier lorsqu'ils s'occupent de la préservation, de l'organisation et de la diffusion de l'information. Traditionnellement, les professionnels de l'information traitent des documents imprimés. Les besoins de la société contemporaine exigent de nouvelles approches, étant donné que les supports électroniques, visuels, audio et autres supports numériques imposent un mode de stockage des données différent de celui des bibliothèques conventionnelles. Le bien-être des animaux est conditionné par l'impact de l'homme sur la biosphère. Dans cet exemple concret, j'ai parlé de l'infrastructure des données et de l'information. En prenant les installations de stockage de données comme premier exemple, j'ai expliqué comment le problème de surchauffe et les émissions de carbone de ces installations modifient la biodiversité des zones environnantes. Par exemple, pendant que les ventilateurs du refroidisseur s'efforcent d'empêcher les différentes machines de surchauffer, ils produisent un polluant secondaire : un bruit constant. Ces exemples ont servi d'introduction à la discussion sur les autres effets négatifs possibles des pratiques des sciences de l'information sur les animaux.
Ces exemples ayant ouvert le débat, je suis passée de l'idée de bibliothèques vertes (Aulisio, 2013) à d'éventuels problèmes liés à la partie la plus autoréflexive des sciences de l'information : la maîtrise de l'information. J'ai analysé les recherches actuelles sur la maîtrise de l'information verte (Kurbanoğlu & Boustany, 2014) pour répondre à la question clé : Quel est le statut de la réflexion morale dans les conceptualisations de la maîtrise de l'information verte ? J'ai utilisé le cadre éthique de la bioéthique contemporaine pour aborder cette question. Bien que la bioéthique soit un domaine en développement avec diverses définitions et approches de la résolution des problèmes, elle est également très compatible avec la recherche interdisciplinaire. Ainsi, la bioéthique a un plus grand potentiel que des positions éthiques particulières telles que le conséquentialisme, les différentes éthiques narratives, le contractualisme ou d'autres approches. La question principale dans ce débat était de savoir si la capacité critique de la maîtrise de l'information incluait les jugements de valeur, en particulier les jugements moraux. En d'autres termes, j'ai cherché à savoir si la dimension normative des définitions et modèles contemporains de maîtrise de l'information incluait une réflexion morale sur l'impact de leurs procédures et produits sur la vie animale.
Références
- Aulisio, G. J. (2013). Green libraries are more than just buildings. Electronic green journal, 1(35).
- Kurbanoğlu, S., & Boustany, J. (2014). From green libraries to green information literacy. In S. Kurbanoğlu et al. (Eds.), Information Literacy, Lifelong Learning and Digital Citizenship in the 21st Century, Second European Conference on Information Literacy, ECIL 2014, Dubrovnik, Croatia, October 20–23, 2014: Proceedings. Communications in Computer and Information Science (CCIS) 492 (pp. 47–58). Cham: Springer International Publishing.
Marko Kos
Université de Zagreb, Croatie